Réduire nos émissions de gaz à effets de serre est l’enjeu majeur du 21ème siècle

Aujourd’hui, j’ai eu pour la millième fois la question “Ok les émissions de CO₂ sont un vrai souci environnemental, mais il y a aussi la pollution liée au plastique, aux pesticides, à l’artificialisation des sols, … donc pourquoi se concentrer sur le CO₂ ?”
C’est vraiment une bonne question, donc au lieu de répondre une millième fois, j’ai laissé mon interlocutrice en plan pour rédiger cet article.

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Il y a beaucoup de problèmes environnementaux… comment savoir ce qui compte le plus ?

Tous les problèmes environnementaux méritent qu’on s’y attelle, mais il y a beaucoup de problèmes en parallèle : changement climatique, acidification des océans, appauvrissement de la couche d’Ozone, concentration de l’atmosphère en particules fines, …
En fait, la communauté scientifique a défini pas moins de 9 limites planétaires. Une limite planétaire correspond à un niveau de perturbation maximal que l’environnement peut encaisser sur un sujet donné avant qu’il n’y ait un risque de changement radical du fonctionnement de l’écosystème Terre par rapport à l’époque géologique actuelle (l’holocène, qui a commencé il y a 11650 ans).

Tableau 1 : Les 9 limites planétaires

Vous remarquerez que les causes et conséquences des différentes limites sont largement interconnectées. Seules les conséquences principales sont listées dans ce tableau, par souci de lisibilité. Il y a en réalité plus de mécanismes de rétroaction. Pour aller plus loin vous pouvez consulter une cartographie complète de ces interactions ici.

Et si on simplifiait un peu ?

Les causes de nombreuses limites sont les mêmes que celles du changement climatique. Pour visualiser ces redondances nous avons coloré le tableau ci-dessous.

Tableau 2 : Redondance dans les causes des 9 limites planétaires

Ainsi, en s’attaquant aux causes du réchauffement climatique (émissions de gaz à effets de serre et destruction des puits de carbone) on s’attaque nécessairement aux causes des limites suivantes: acidification de l’océan, perturbations des cycles du phosphate, de l’azote et de l’eau verte et changement d’utilisation des sols.

De plus, nous ne sommes pas dangereusement proches des limites du cycle de l’eau bleu ou de la appauvrissement de la couche d’ozone.

Quant aux émissions de particules fines, elles résultent de combustions incomplètes dans les moteurs thermiques et les chaudières. Il y a donc deux façons de diminuer leur concentration : filtrer les gaz émis par les dispositifs actuels (par exemple en filtrant ce qui sort des pots d’échappement) ou changer les dispositifs actuels (par exemple en passant d’un moteur thermique à un moteur électrique). Il faut exploiter ces deux options en parallèle donc, là encore, s’attaquer aux émissions de gaz à effet de serre concourt à diminuer la concentration de particules fines dans l’atmosphère.

Donc si on récapitule :

Tableau 3 : Les limites planétaires qui résument tout

Remarque: les entités nouvelles sont très largement des dérivés du pétrole donc, là aussi, trouver des alternatives et adopter un mode de vie moins centré sur le pétrole concourt, indirectement cette fois, à diminuer l’introduction de nouvelles entités.

En résumé :

  • Le changement climatique est une limite déjà dépassée, dont pourront résulter des crises alimentaires et des épidémies.
  • L’introduction de plastiques et de produits toxiques cause des problèmes de santé et amplifie l’érosion de la biodiversité.
  • L’érosion de biodiversité, qui résulte largement des deux limites ci-dessus, pourra mener à des crises alimentaires et des épidémies.

« Crises alimentaires », « Épidémies »… quelles peuvent être les conséquences humaines du changement climatique et de la perte de biodiversité ?

« Environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes très vulnérables au changement climatique. »

GIEC II

Au travers de famines, le changement climatique et la perte de biodiversité sont susceptibles de causer d’énormes déstabilisations politiques et des déplacements massifs de populations.

D’après le GIEC, “Environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes très vulnérables au changement climatique ”. Sont en cause: baisse des rendements agricoles (sécheresse), dégradation de la santé et de la sécurité alimentaire, destruction des habitats, perte de propriété et de revenus ou encore déplacements de population. L’Afrique, l’Asie et l’Amérique centrale sont particulièrement concernées.

Et si cela peut vous motiver à diminuer votre empreinte carbone, symboliquement, chaque Européen qui passera de 10 à 2 tonnes d’ici 2050 permettrait “mathématiquement” de “sauver” l’une de ces 3 milliards de personnes (cf. calcul d’ordre de grandeur ici).

Conclusion

Voici donc pourquoi on se concentre sur les émissions de gaz à effets de serre au 2tons.club. Ça n’est évidemment pas parfait, mais c’est le proxy qui mesure le mieux l’impact négatif que nous avons sur l’environnement et sur l’humanité. Et bonne nouvelle : nous pouvons réduire cet impact en tant que consommateurs, entreprises et régulateurs.

De plus, vouloir « réparer » l’environnement tout d’un coup sans commencer par un problème précis pourrait être décourageant, mais se concentrer sur un objectif précis nous permet d’être plus efficaces. Par exemple nous avons réussi collectivement à cesser d’abîmer la couche d’ozone, entre autres car c’était un problème précis et facile à mesurer.

Si vous aussi vous ne saviez pas trop par où commencer car il semble y avoir trop de problèmes enchevêtrés, j’espère que la lecture de cet article aura un peu éclairé votre lanterne. Au 2tons, nous sommes convaincus de la stratégie des petits pas et maintenant que l’objectif « réduire les émissions de gaz à effet de serre » est défini, il faut commencer par un bout : l’alimentation, les transports, le logement ou les achats… alors pour vous, ce sera lequel ?